Je me suis laissé tenter par ce roman, après avoir entendu Bernard Poirette sur RTL en faire quelques éloges. Le samedi matin, j'apprécie la petite chronique du présentateur de la chaîne. Rendez-vous fidèle qui me réjouit et m'inspire. Souvent.

Quand ils arrivent au refuge, Jorge est surpris et agacé de revoir la petite amie de son père. Carmen, elle, est restée chez elle, pour ne pas mettre en péril cette nouvelle relation père-fils, ce qu'elle regrette rapidement. En effet Carlos lui a laissé le manuscrit d'un roman qu'il vient tout juste de terminer. Après leur départ, elle en entame la lecture. Peu à peu, elle ne peut s'empêcher de lire entre les lignes. Elle transpose alors cette fiction en faits réels, en événements qu'elle a déjà vécus avec son ex-compagnon. Carmen sent monter une angoisse qui la grignote petit à petit, laissant libre court à une imagination sans limite. Que se passe-t-il vraiment en ce moment dans la montagne ? Comment va Jorge ? N'a -t-elle pas fait preuve d'inconscience en le laissant partir seul avec son père ? Quelles sont les intentions réelles de Carlos ? Règlements de compte familiaux ? Menaces à peine voilées ? Rancoeurs contre Carmen et Jorge ? Le récit se construit autour des trois narrations : Carlos et Jorge / Carmen / le manuscrit, passant de l'un à l'autre et guidant le lecteur (ou le noyant) entre fiction et réalité.
Je m'imaginais que ce thriller psychologique me causerait à moi aussi bien des tourments, que Carmen angoisserait mes nuits avec ses doutes et ses craintes, mais ça n'a pas été le cas. Dans le même genre d'escapades "bivouac papa-fiston au fin fond de la montagne", je garde en mémoire le fabuleux Sukkwan Island de David Van. Dommage, mais je en suis pas rancunière et suis curieuse de lire le suivant !
"Ce qui n'est pas écrit" de Rafael Reig, traduit de l'espagnol par Myriam Chirousse, Ed Métailié, 2014