jeudi 9 octobre 2014

Le lecteur de cadavres

Si vous êtes amateur de récits historiques plantés au cœur de la Chine du XIIIe siècle mettant en scène des personnages qui subissent les pires déconvenues, mais au destin incroyable, et que le roman policier vous plaît alors voilà un roman pour vous !

Ci, jeune homme d'origine modeste, voit son enfance anéantie en quelques jours : son frère accusé de meurtre est emprisonné, l'incendie de sa maison cause la mort de ses parents et mis en cause dans une sombre arnaque, il est contraint à la fuite.. Un long voyage riche de mésaventures le conduira avec sa petite sœur malade à Lin'an capitale de l'Empire. Il espère entrer à l'université où il souhaite étudier. Plans contrecarrés quand il apprend que son père a déshonoré la famille, toutes les portes lui sont alors fermées. Il deviendra alors " fossoyeur de la mort" dans un des cimetières de la ville. Devenu expert dans l'art d'examiner les morts, il intègre l'académie Ming. Il semble alors toucher son rêve. Brillant élève, il est repéré par l'empereur qui le sollicite pour élucider une série d'assassinats qui menacent l'Empire.

Difficile de résumer ce gros pavé de 700 pages... Jalonné de rebondissements à foison : Amour et trahisons, déconvenues (quel malchanceux !) et complots, mais aussi roman d'aventures et d'apprentissage.


Voilà l'histoire plus ou moins romancée du premier spécialiste de médecine légale le précurseur de l'autopsie des Experts Manhattan, Song Ci. Car c'est effectivement en Chine que l'on retrouve les premiers textes évoquant la pratique de la médecine appliquée à des enquêtes. A l'époque, ces méthodes allaient à l'encontre des règles du Confucianisme qui interdisait l'ouverture des corps. Ci joue de ses talents de fin observateur pour élucider ces morts, ce qui s'apparente pour certains à de la sorcellerie.

L'intrigue de ce roman policier est plutôt légère, on devine rapidement qui est le traître et le final est sans surprise. Dommage. L'intérêt du livre repose plutôt sur l'Histoire de la Chine médiévale. La cour impériale les courtisanes appelées Fleurs, les eunuques, les règles de la cour, les invasions chinoises, la famille, l'éducation des garçons, la place des filles et des femmes. Et surtout le système judiciaire chinois et la façon dont était rendue la justice. L'usage de la torture y était monnaie courante et la justice impitoyable.

Roman intéressant mais je reste sur ma fin : intrigue trop prévisible, prétexte malgré tout à une page d'histoire chinoise très richement  documentée.

"Le lecteur de cadavres" de Antonio Garrido, traduit de l'espagnol par Nelly et Alex Lhermillier, Grasset , 2014






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